Meurtre de Belaïd: Le verdict embrase la controversée peine de mort
La Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) a rappelé, dans un communiqué, son opposition à la Loi organique n° 2015-26, relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent, dans sa version adoptée en 2015, qui prévoit la peine capitale pour les auteurs d'actes terroristes.
Cette mise au point intervient, après que la justice a prononcé son verdict, en première instance, dans l'affaire de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd et condamné à mort quatre accusés.
La Coalition a mis en garde contre toute instrumentalisation de ce dossier, dans le but de normaliser et restaurer la peine de mort.
"Le fait de prononcer le verdict dans cette affaire, onze ans après le crime, prouve une fois de plus que la justice en Tunisie avance à pas de tortue et que la vérité n'a pas été entièrement révélée. A l'exception de certains exécutants, les responsables qui ont incité, planifié et ordonné l'assassinat n'ont pas été jugés. La justice a, également, évité d'évoquer, ou même de faire allusion aux parties régionales et internationales qui ont parrainé cet assassinat", lit-on dans le communiqué.
La CTCPM a souligné que l'éradication du terrorisme takfiriste et la prévention contre les crimes terroristes, nécessite le traitement des causes et des motivations politiques, économiques, culturelles, éducatives et psychologiques qui ont conduit à son apparition et à sa prolifération en Tunisie.
La Coalition a, également, précisé que le fait de prétendre que la lutte contre le terrorisme passe uniquement par les moyens sécuritaires ou par la normalisation avec les violations physiques et morales a l'encontre les accusés et avec la peine capitale, constituent une prétention trompeuse, une solution illusoire et une vaine fuite de l'avant.
"La vraie lutte contre le terrorisme passe par le déracinement de ce fléau, ce qui nécessite un processus complémentaire qui consiste à démanteler tout un système idéologique et politique du phénomène de la violence politique takfiriste qui a prospéré en commettant aboutissant à des assassinats en Tunisie et à l'envoi de contingents de terroristes en Syrie, en Libye et en Irak", a conclu la CTCPM.